Ennéade

Il est désormais attesté que certaines personnes sont plus susceptibles que d’autres d’expérimenter régulièrement dans leur existence des difficultés émotionnelles et une instabilité relationnelle. Ces difficultés peuvent apparaître en général tôt dans l’existence (dès l’adolescence) et s’installer durablement à l’âge adulte.

Ces personnes peuvent expérimenter de fortes variations de l’humeur (anxiété, tristesse, colère, excitation…), parfois impressionnantes pour l’entourage. La difficulté à gérer ces émotions intenses et pénibles conduit souvent à des problèmes majeurs dans les relations avec autrui (ruptures brutales et retrouvailles à répétition ; conflits explosifs avec les collègues de travail ou les supérieurs…) et à une instabilité du style de vie (déménagements, difficultés à s’engager sur le long terme…).

 

Parfois, ces personnes se trouvent dans une telle détresse qu’elles peuvent être amenées à se faire du mal (se blesser en ce coupant ou en s’écorchant…), à avoir des conduites à risque (faire confiance à des inconnus ; utiliser des substances illicites ; conduire sous l’emprise de l’alcool ; faire des achats inconsidérés…) ou même à attenter à leur vie (tentative de suicide).

Ces personnes ont souvent une très faible estime de leur valeur personnelle et peinent à avoir une image stable d’elles-mêmes : elles se sentent fréquemment « vides » et se projettent rarement dans l’avenir. Leur relation à autrui est ambivalente, marquée tantôt par une recherche de proximité et
l’idéalisation de l’autre (amitié exclusive ; amour passionnel…) et tantôt par le rejet de celui-ci dès lors qu’elles doutent de leur loyauté et de leur fidélité.
 

La détresse de ces personnes est majeure et à l’origine d’un impact significatif dans leur vie : sentiment de solitude et d’incompréhension d’autrui ; difficulté à rester sur un poste de travail ; conflits familiaux…

Ces personnes présentent un « trouble de la personnalité borderline » également appelé « trouble de la personnalité émotionnellement labile ». Parfois, on trouve encore l’expression « état limite » qui est désormais datée.

L’origine de ce trouble n’est pas claire mais des études scientifiques retrouvent très fréquemment de carences affectives, de négligences éducatives ou de
psychotraumatismes ayant eu lieu tôt dans l’enfance de ces personnes. Il est également possible que ces personnes présentent une vulnérabilité biologique (génétique), les rendant plus susceptibles que d’autres au stress généré par les agressions de l’environnement social.

Ce trouble se traite essentiellement par la psychothérapie. La thérapie présentant les meilleurs arguments scientifiques reste actuellement la thérapie dialectique comportementale.